PSA : au-delà de la communication élyséenne, il y a la situation effective des salaries

Publié le par Maxéville, un nouvel élan

 

imagesCABFTM2S.jpgJeudi 17 novembre, le Président de la République a convoqué le PDG de PSA pour tenter de minimiser les suppressions d'emplois annoncées la veille par le groupe.

 

Hélas, jusqu'ici, les convocations de M.Sarkozy se sont avérées sans grand effet. En janvier 2008, il avait convoqué Lakshi Mittal pour sauver Gandrange (Moselle) : le site est aujourd'hui fermé. En 2009, il a reçu plusieurs fois les banquiers pour réduire les bonus des traders et faciliter le crédit : on connait la suite. En janvier 2010, il avait sommé Carlos Ghosn de se rendre dans son bureau afin que Renault, après avoir perçu trois milliards d'euros de prêts de l'Etat dans la crise automobile, maintienne l'activité et l'emploi en France : les salariés de Renault Sandouville (Seine-Maritime) ont vu depuis la fin programmée de la fabrication des véhicules haut de gamme.

 

N. Sarkozy affirme qu'il n'y aura pas de  "plan social". Le PDG de PSA dit, lui, qu'il n'y aura pas de "plan de licenciements". Salariés, syndicalistes et élus locaux ne connaissent que trop le sens de telles différences sémantiques. 

 

Sur les 5 000 suppressions de postes annoncées en France, de l'aveu même de la direction, une partie des salariés se verront proposer des dispositifs d'accompagnement spécifiques qui sont toujours une épreuve humaine et sociale. Qu'adviendra-t-il des centaines d'intérimaires et de prestataires ? 

 

Et comment ne pas s'inquiéter de l'avenir de la recherche et développement ? 1600 contrats avec les prestataires extérieurs sont supprimés dans le domaine de la R&D et 500 en CDI chez PSA, fleuron de l'industrie française. Ni PSA ni a fortiori l'Elysée n'ont garanti le maintien des capacités de R&D en France après 2012 alors que des investissements s'opèrent dans plusieurs pays émergents.

 

 

Alors que de nombreuses entreprises ferment, licencient ou peinent à trouver les financements pour consolider leurs fonds propres ou développer leurs projets,  il faut faire du pacte productif une priorité absolue.

 

Réorientation de la fiscalité et de l'épargne vers l'outil productif, soutien à l'innovation et à la recherche, constitution d'entreprises de taille intermédiaire et aide aux PME, conversion écologique et énergétique des process et des produits, partenariat grands donneurs d'ordres/sous traitants notamment à l'export, effort massif pour la formation, renforcement du dialogue social, création d'une banque publique d'investissement mutualisant les moyens et déclinée sous forme de fonds régionaux, redéfinition de la politique monétaire et commerciale de l'Union européenne, tels sont les piliers d'une véritable réindustrialisation de la France. Elle suppose des décisions d'intérêt général et non des opérations de communication à usage électoral. 

 

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