Politique : Des déclarations provocantes et absurdes
Le Parti socialiste s’étonne des déclarations de Laurent Wauquiez qui suggère, dans les propositions qu’il soumet à l’UMP pour son projet 2012, de réserver une partie des logements sociaux à ceux qui travaillent. L.Wauquiez souhaite incarner une droite dite « sociale », il utilise pourtant une vieille recette de la droite qui n’a rien de sociale: opposer ceux qui travaillent à ceux qui seraient des « assistés » de la société. Après ses propos récents sur « l’assistanat, cancer de la société », Laurent Wauquiez se spécialise dans les déclarations provocantes et absurdes.
Malheureusement, les propositions de L.Wauquiez montrent que lui et ses amis méconnaissent totalement la réalité du monde HLM et de ses besoins. Ils ignorent surement que les conditions de ressources existantes pour obtenir un logement social bénéficient déjà aux personnes pouvant justifier de revenus pérennes, c’est-à-dire bénéficiant d’un emploi. Un des défis actuels du logement social est justement de loger ceux qui ne remplissent pas ces critères et ont besoin de se loger.
Depuis 2007, le gouvernement n’a rien fait pour enrayer la hausse du coût du logement. De nombreuses personnes peinent à trouver un logement qui réponde à leur besoin et les difficultés pour se loger sont devenues un véritable handicap pour trouver un emploi. Pour y répondre, les Français sont en droit d’attendre d’un ministre autre chose que des déclarations à l’emporte-pièce. Le Parti socialiste propose par exemple la construction de 150 000 logements sociaux par an, le renforcement de la loi SRU et l’encadrement des loyers à la première location et à la relocation dans les zones de spéculation immobilière.
Notre pays est confronté à la crise du logement la plus grave depuis 1945. Les chiffres sont alarmants : 1 million de logements manquent à l'appel, les prix de l’immobilier ont doublé en 10 ans, et les loyers suivent la même spirale. Les ménages consacrent désormais un quart au moins de leurs revenus mensuels au logement, alors que la file d'attente pour l’accès à l’habitat social est estimée à 1,2 millions de personnes.
Les affectations du budget de l'État pour le logement - 37 milliards d'euros - ont subi une réorientation drastique. Alors que la répartition, il y a quelques années, s’opérait pour 70 % en faveur du logement social et pour 30 % au privé, aujourd'hui 32 % du budget est affecté au locatif HLM, 35 % au locatif privé et 33 % aux propriétaires occupants. Les crédits d'aide à la pierre sont passés de 800 millions en 2008 à 473 millions en 2011 et vont diminuer jusqu'à leur disparition du fait de la loi de programmation financière triennale qui vient d'être adoptée.
A l’évidence, le logement doit être considéré comme un bien essentiel, et, à ce titre, faire l’objet d’une véritable stratégie politique et de nouvelles régulations.
Oui, il est possible de produire suffisamment de logements accessibles, réguler les marchés et maîtriser le coût du logement, moins d’injustice et plus de solidarité, construire une ville équitable et durable.
C’est parce que notre conception de la politique du logement est radicalement différente de celle du gouvernement actuel que nous appelons tous les citoyens à signer comme nous la pétition de la Fondation Abbé Pierre.
Ensemble, rétablissons le droit au logement.