An 09 – Semaine 22 – Ballade dans les rues de Maxéville: aujourd'hui, Meurthe et Canal.
Après une ballade en centre ville (semaine 13), puis sur le Champ le Boeuf, les Aulnes et le Plateau de Haye (semaine 15), je me suis dit, vendredi, en sortant d'une réunion en Mairie, sise, comme chacun le sait, au 14 rue du 15 septembre 1944, (date de la Libération de Maxéville): « Hello, le soleil brille, je vais profiter de ce beau week-end de Pentecôte pour aller me balader de l'autre côté du canal, dans ce quartier quelque peu excentré, le quartier Meurthe et Canal... Et je m'en vais, clopin-clopant: je passe devant l'école Vautrin, l'ancienne mairie de Maxéville, devenue depuis 1936 école maternelle et élémentaire, et dédiée depuis à son ancien directeur, et ancien maire, André Vautrin, qui a cédé sa place, en 1983, au maire actuel, notre indétrônable Riri Mairavie...
Je descends la rue Courbet, pas le Courbet de la télé, mais l'autre... Quel autre ?... Etant tout près de la rue du Commandant Charcot, ne s'agirait-il pas d'Amédée-Anatole-Prosper Courbet, un marin-militaire, né en 1827, amiral surnommé « le terrible » qui établit en 1883 un protectorat français en Annam au Viêt-Nam, et qui combattit victorieusement sur mer les Chinois ?... Ou alors de Gustave, le peintre Gustave Courbet, né dans le Doubs en 1819 ?... Ancien séminariste, réformé du service militaire (tiens, moi aussi, et comme lui, moi aussi, je suis resté toute ma vie un peu insoumis et frondeur, mais lui, il avait du talent, et moi pas, ou si peu), Courbet est l'auteur de tableaux réalistes, de nus exotiques et sensuels, (comme « L'origine du monde » symbolisée par un sexe féminin en gros plan, très excitant), de portraits, de scènes de chasse, de natures-mortes impressionnistes; il fit aussi de la politique: républicain, socialiste, élu de la Commune de 1871, il fut obligé, après la funeste « semaine sanglante », de s'exiler en Suisse, où il décéda en 1877... Alors, la rue Courbet, c'est Amédée ou c'est Gustave, à votre avis ?...
Je passe sous le pont du chemin de fer, je traverse la rue de Metz, et me voici sur l'autre pont, « le Pont Fixe » comme on dit, qui emjambe le canal et qui engendre aussi, par son étranglement, de monstrueux ralentissements: la Mairie nous promet de l'amélioration, pour 2011-2013, avec (enfin) la mise en chantier du Boulevard Urbain Meurthe et Canal et du fameux nouveau pont dont on nous rabat les oreilles depuis près de 20 ans...
Me voici rue Fruchard, face aux bâtiments assez vieillots des Services Techniques Municipaux...(André Fruchard est un maxévillois fusillé par les nazis le 6 septembre 1944)... En face, dans une sorte de préfabriqué désuet, le Pumuckl, sympathique jardin-d'enfants franco-allemand, géré par l'Association Falc, créée en 1989: c'est elle qui a importé d'Allemagne la Saint Martin, la célèbre Fête des Lanternes de Maxéville... Je longe le canal, vire à droite, rue du Gué, et pénètre sur le stade Laurent Luzzi... Des gamins jouent au foot, joyeusement, sous la houlette du président et de l'entraîneur du Racing-Club qui gèrent le terrain et qui s'inquiètent de son avenir: suite aux travaux du futur boulevard et de l'éventuel aggrandissement de la station d'épuration, ce terrain de foot serait appelé à disparaître: « Où iront alors nos enfants ?... Là-haut, sur le Plateau, ça fait loin, et les parents ne sont pas toujours là pour les y conduire... Je sais, la Mairie a dit qu'elle étudiait la question, mais, en attendant, nous sommes tous très inquiets »... C'est vrai qu'un terrain de foot de proximité, au centre ville, c'est mieux qu'un terrain de foot ulta-moderne, en synthétique, mais inaccessible, pour l'instant, là-haut, sur le Plateau de Haye... Il faut vraiment que la Mairie crée des navettes entre nos 4 quartiers, si éloignés les uns des autres...
Je reviens sur mes pas et m'engage dans la rue René Schwartz... René Schwartz est né en 1906 en Moselle, il fit ses études à l'Université de Nancy, devint bâtonnier du barreau de Thionville et fut sénateur (gaulliste puis républicain indépendant, mais toujours pro-européen) de 1948 à 1959... Je passe devant les « Cailles Blanches », un petit hameau tranquille: « Aristote est le seul qui ait parlé de cette caille, qui doit faire variété dans l'espèce des cailles, comme la perdrix grise-blanche et la perdrix rouge-blanche: voyez Aristote, de Coloribus, cap. VI » écrit l'ami Buffon, dans son livre « La Caille Blanche », Tome 2... (Bon sang, il a de sacrées lectures, notre Papy Max)... Je traverse la rue La Fayette, (général de la Révolution Française et héros de la guerre d'indépendance américaine) et me retrouve rue Eugène Vallin (architecte et menuisier d'art, né à Herbévillers en 1856 et décédé à Nancy en 1922: créateur et artisan de l'Art Nouveau, ami de Gallé, il lui confectionna en 1897 la porte en bois de ses nouveaux ateliers à Nancy, réalisa le buffet d'orgue des églises Saint Léon et Saint Nicolas de Nancy, puis la Maison du Peuple, rue Drouin, à Nancy; il participa, en 1909, à la construction du pavillon de l'Ecole de Nancy, dans le Parc Sainte Marie, à l'emplacement de ce qu'on appelle encore aujourd'hui « Nancy-Thermal », lors de l'Exposition Internationale de Nancy, où il fut vraiment l'un des tout premiers à construire en béton d'acier...
Je remonte vers la rue La Fayette et arrive aux immeubles des Cadières... Ah, les Cadières, c'est pas la Cadière d'Azur, ce merveilleux petit village provençal, dans le Var, où je me rends de temps en temps au mois d'août, mais ça vaut le détour: « On est bien, aux Cadières, c'est calme, joli et fleuri, me disent les résidents, sauf qu'on est un peu loin du centre et qu'il n'y a pas beaucoup de liens, mis à part un occasionnel hippomobile »... « Et pis, ajoute un enfant, ici, y'a pas beaucoup d'animations »... La mairie rétorque que si et que, de toutes façons, à moins de 500m, il y a la MJC des 3 Maisons, si attrayante, si dynamique... Ah bon, mais cette MJC, elle est pas sur Nancy ?...
Lors de mes ballades, beaucoup m'ont dit « Y'en a marre »... Marre de cette ville dortoir que devient Maxéville, surtout au centre ville... Marre de Sarkozy et de ses sbires, qui promettent tout et son contraire, au gré de l'actualité... Marre de cette Europe trop loin de nous et du terrain... Alors, dimanche prochain, votons utile, (il n'y a qu'un seul tour), votons pour une Europe plus proche de nous, plus sociale, plus solidaire, plus humaine...
Erratum : On nous signale une erreur: il ne s'agit pas de René Schwartz, le sénateur mosellan, mais de René Schvartz, l'ingénieur maxévillois, président-fondateur en 1927 d'une entreprise de bakélisation du bois, technique spécialisée du PERfectionnement des MAtéraux LIgueux, d'où le nom de l'industrie qu'il a créée, PERMALI, dont le siège se trouve toujours au 8 rue André Fruchard à Maxéville, sous le nom de "Röchling Permali Composites SAS"...René Schvartz a participé aux travaux des artistes de l'Ecole de Nancy: Eugène Vallin son voisin, Majorelle, Daum, Gallé, Prouvé et d'autres...Une exposition leur est consacrée actuellement, jusqu'au 3 janvier 2010, au Musée de l'Ecole de Nancy, 38 rue Blandan: vous y découvrirez la belle histoire de l'Exposition Internationale organisée à Nancy en 1909 au Parc Sainte-Marie...Merci à nos lecteurs pour toutes ces précisions, et en particulier à Michel, amoureux de sa rue Eugène Vallin à Maxéville... Max'Elan