An 09 – Semaine 13 – Ballade dans les rues de Maxéville: aujourd'hui, un quartier du centre-ville.

Publié le par Maxéville, un nouvel élan

En sortant du CILM, hier soir, samedi, où se déroulait la traditionnelle Soirée des Bénévoles, dont l'accueil et le service furent excellemment assurés par des jeunes de l'équipe Jas et du Fin Palais, très dévoués et drôlement sympas, dans un décors joiliment éclairé aux bougies, je fus très vite déçu, voire complétement sonné, par le manque d'animation et la tristesse ambiante, entretenue par un faux sosie de Charles Aznavour, plus jeune, plus grand, mais moins dynamique que le vrai : dommage !... Aussi, en rentrant à la maison, j'ai eu envie de me changer les idées, et me suis mis à écrire cette ballade, historique, un brin satirique, et dédiée à mon petit quartier...

Partons de l'Allée David,  là où, tel le Candide de Voltaire, je cultive mon jardin... Mais de quel David s'agit-il ?... Du David biblique, ce jeune berger devenu roi d'Israël, 1000 ans avant JC, intrépide guerrier qui vainquit Goliath le géant, à l'aide de sa fronde, et qui fut, à ses heures, poète et musicien: on lui devrait une grande partie des « Psaumes » de la Bible ... Ou de l'autre David, Jacques Louis David, peintre français, né à Paris en 1748, mort en exil, à Bruxelles, en 1825: leader de l'Ecole Néo-Classique, il vota la mort de Louis XVI et se mit au service de Bonaparte, puis de l'Empereur dont il peignit de nombreux tableaux, tel le fameux Sacre de Napoléon, exposé au Musée du Louvre... Qu'importe le David concerné, cette allée est un havre de paix où il fait si bon vivre ...

Descendons Rue Gambetta:  Léon Gambetta, né à Cahors, en 1838, est un avocat devenu un grand « politique » (tiens, tiens, ça ne vous rappelle rien ?). Proche de Jules Ferry et deThiers, le défenseur des « libertés nécessaires », Gambetta fustige le pouvoir personnel de Napoléon III (tiens-donc !) et se présente au nom du Parti Républicain, aux élections législatives de 1869, avec un programme radical: extension des libertés publiques, séparation des Eglises et de l'Etat, suppression des armées permanentes, instruction primaire laïque, gratuite et obligatoire... Arrive la Guerre de 1870... la capitulation de Napoléon III à Sedan... la proclamation de la 3ème République... la constitution d'un gouvernement provisoire: Gambetta devient Ministre de l'Intérieur (alors, ça ne vous rappelle vraiment rien ?)... La situation militaire continue de se dégrader, Paris est encerclé par les Prussiens: Gambetta fuit la Capitale en « ballon » et atterrit à Tours: il s'auto-proclame Ministre de la Guerre... L'Armée Prussienne continue son avancée, Gambetta quitte Tours, s'installe à Bordeaux: le gouvernement provisoire signe, sans lui, un armistice avec le Chancelier Allemand, Bismarck, vous savez, celui qui veut annexer l'Alsace et la Lorraine : février 1871, Gambetta démissionne... Pendant que Thiers « règle » le sort de nos « communards » parisiens, Gambetta, qui l'honorera plus tard du titre de « libérateur du territoire », Gambetta voyage, fait de nombreux discours, devient le leader de l'opposition: il est promu, en 1879, Président de la Chambre des Députés. Son goût du pouvoir personnel commence à agacer la gauche et la droite. (alors, vraiment, ça ne vous rappelle vraiment rien ?)... Aux législatives de 1881, Gambetta remporte pourtant les élections, avec son équipe, soutenu par Jules Ferry et la Gauche Républicaine. Gambetta devient Président du Conseil, compose un cabinet d'Union Républicaine, sans Jules Ferry, et s'attribue aussi le Ministère des Affaires Etrangères... Pour la 1ère fois, l'Agriculture devient un Ministère à part entière, ainsi que les Arts et la Culture... L'autoritarisme de Gambetta indispose de plus en plus les parlementaires (vous voyez bien qu'il y a quand même une certaine ressemblance ! ): redoutant un exécutif trop fort, les élus repoussent son  projet de réforme constitutionnelle et le 30 janvier 1882, ils font tomber son gouvernement... Le 31 décembre suivant, Gambetta se blesse mortellement, à Sèvres, en nettoyant un pistolet... (mon Dieu, non, par pitié, faites que ça, au moins, ça ne lui arrive pas !)..

Remontons par la Rue Ferry III:  mais dites-voir, qui c'est déjà, celui-là ?... Ferry III, Duc de Lorraine de 1251 à 1303, épouse en 1255 une charmante princesse, Marguerite de Champagne: ce mariage inaugure le début de l'influence française en Lorraine, d'autant que Jeanne, la nièce de Marguerite, épouse en 1284 le futur roi de France, Philippe le Bel... Cette influence française permettra à la Lorraine de devenir un vrai état indépendant, qui aboutira finalement au rattachement de la Lorraine à la France, en 1766... Durant son règne, Ferry III combat violemment les évêques de Metz au point d'être excommunié par le Pape Clément IV... Le duc s'appuye surtout sur la bourgeoisie urbaine pour affermir son emprise sur ses suzerains, il accorde des franchises aux principales villes de son Duché, Nancy, Neufchâteau et Longwy. Cette politique lui attire de solides rancunes. Alors que Ferry III revient d'une chasse dans les bois de Laxou, Adrian des Armoises, seigneur de Maxéville, le capture et l'enferme dans la tour de son château. Mais où était situé ce château ?... Certains pensent qu'il se tenait à la  place de l'ancienne église, à l'entrée du cimetière, rue de la Justice actuelle: le clocher de l'église aurait été le reste de la tour du château... D'autres penchent plutôt vers ce qu'on appelle encore « l'ancien château de Maxéville », construit au Moyen-Age, vers le XIIIème siècle, et qui est devenu aujourd'hui la Mairie... Qu'importe, le duc est donc fait prisonnier dans la tour du château maxévillois... 5 ans plus tard, le seigneur de Maxéville se voit obligé de faire réparer le toit de la tour, en train de tomber en ruine; le charpentier chargé du travail chante sur le toit un « rondeau » qui pleure la disparition de Ferry III : ce dernier, l'entendant, étonné, croyant être prisonnier très loin de Maxéville, interpelle l'ouvrier qui lui révèle où il est; Ferry III lui confie alors sa bague et lui demande de la ramener à sa femme, la duchesse Marguerite... Celle-ci envoie aussitôt de Nancy une troupe de soldats libérer son époux: le maxévillois Adrian des Armoises libére le duc, sans combattre... Ferry III récompense le charpentier et ses fidèles... Il meurt le 31 décembre 1303 à Nancy...

Nous voici Rue Charcot: Le Commandant Charcot, né à Neuilly, en 1867, fait de la boxe, de l'escrime, du rugby, et surtout du bateau à voile (ses fameux «Pourquoi Pas ? »). Médecin, il épouse, en 1896, Jeanne Hugo, la petite fille de Victor... En 1901, 1ères explorations nautiques, météorologiques et microbiologiques (îles Hébrides, archipels de Shetland et de Féroé)... En 1902, officier de marine, il franchit le cercle polaire arctique... En 1905, il dirige la 1ère expédition dans l'Antartique, puis la seconde, en 1908... En 1911, il participe même à la création des Eclaireurs de France !... Durant la guerre de 14-18, il commande le 1er navire créé pour chasser les sous-marins... En 1925, il devient le patron des missions polaires : le 16 septembre 1936, à 69 ans, il nauffrage et sombre en mer... Quelques années plus tard, Michel Rocard , 79 ans, ex-chouchou des Français,  prend le relais : hé, fais gaffe à toi, Michou, fais gaffe au nauffrage ! ... Max'Elan

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